Toyisme

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Manifeste n°7 de « 52 Manifestes pour un Art rebelle 100% DIY » par Seitoung

« Le toy, c’est laid… et c’est ça qui est beau ! »
James Tonfoutre, 2008

Le toying est une des versions urbaines de l’art vandale. Pratique la plus rudimentaire du street-art, le toying consiste à recouvrir une fresque ou un tag du mot TOY, action gratuite souillant l’œuvre originelle et considérée comme un manque de respect. Le toying est souvent l’apanage des graffeurs débutants. Un toy peut lui-même être toyé par le sigle TOYS qui signifierait « Tag Over Your Shit » / « Je taggue par-dessus ta merde », action de mise en abyme du toying poussant le toyeur à réfléchir sur la finalité de ses actes. La raison d’être du toyisme réside dans la spontanéité et l’innocence de l’acte, elle est fondamentalement liée à une mauvaise assimilation d’un savoir-faire, et se perd donc naturellement avec la pratique. Une évolution du toyisme tend à remplacer le sigle TOY par d’autres œuvres (flopisme) ou par la signature logotypée du taggueur. Cli est un toyeur qui a buzzé à la fin des années 2000 pour son style dépouillé, sa production prolifique et son placement particulier, souvent dans les interstices, rarement en recouvrement. Son statut de toyeur a fait débat. Matthieu Martin mène une réflexion conceptuelle sur le post-graffiti. Parmi ses travaux, « Sprayed (2011-2014) » consistait en le toying de magazines de graffitis par des aplats en nuances de gris et « Cover-up (2011-2014) » est une série de recouvrements de graffiti en aplats monochromes.

TOY anonyme sur flop d’Ivory One, Quelmer, août 2017.
Toying sur un paste-up de Konny, Paris, boulevard Sébastopol, avril 2017.
Matthieu Martin, « Sprayed (2011-2014) », peinture sur magazine.
Cli, Paris, vers 2012
Cli, Paris, vers 2012

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