La défiance de la société civile vis-à-vis de la recherche scientifique est croissante et connaît un écho particulièrement fort à l’ère des réseaux sociaux numériques. Les scientifiques doivent faire l’effort de retrouver une place d’expertise clarifiée dans les débats sociétaux, qu’ils concernent l’environnement, la biodiversité ou la santé.
Différents voies peuvent amener à renouer les liens avec le grand public, la médiation scientifique alternative pouvant s’appuyer sur les arts. Dans ce cadre, j’ai proposé une conférence artistico-scientifique déambulatoire intitulée « Glacio-eustatisme et ours polaires ». Cette conférence a été donnée deux fois lors du festival d’arts visuels et sonores Le Vent en Poulpe #3 à Saint-Malo le 11 septembre 2021.
La déambulation met l’orateur et le public au même niveau, supprimant le piédestal symbolique que représente souvent l’estrade d’une salle de conférence. La déambulation crée une dynamique d’ensemble, un mouvement partagé et non un face-à-face où le conférencier expose des idées et le public les reçoit passivement.
Le costume et le traîneau portant un pain de glace participe de la mise en scène, d’une forme de dédramatisation de la conférence. Le thème de la conférence s’accorde au lieu : l’hippodrome de Saint-Malo est un des zones les plus basses de la ville, situé en zone submersible et donc particulièrement sensible à l’élévation en cours du niveau marin.
La double conférence a été suivie par une cinquantaine de personnes, de tous âges, et a permis une forte interactivité, des questions étant posées par les participants tout au long de la déambulation.